Conflit au Moyen-Orient: implications pour les approvisionnements en pétrole, la politique américaine et les relations mondiales

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Conflit au Moyen-Orient: implications pour les approvisionnements en pétrole, la politique américaine et les relations mondiales

Presque tous les présidents américains sont inévitablement confrontés à une crise au Moyen-Orient, et le président Biden ne fait pas exception. Le conflit en cours entre Israël et le groupe palestinien Hamas, qui a lancé une attaque contre Israël le 7 octobre, a le potentiel d’être prolongé et complexe.

On craint que l’Iran, un partisan du Hamas avec un désir de longue date de voir Israël détruit, ne soit empêtré dans le conflit. Israël a déclaré son intention de mener une opération majeure à Gaza, contrôlée par le Hamas, qui pourrait conduire à des mois, voire des années, de guerre urbaine exténuante et brutale.

Alors que les marchés financiers sont actuellement protégés des répercussions directes de ce conflit en cours, car il ne constitue pas une menace immédiate pour l’approvisionnement en énergie, les bénéfices des entreprises ou la stabilité bancaire, il subsiste des préoccupations persistantes sur le marché, en particulier si la situation s’aggrave. Voici trois aspects clés à surveiller

Approvisionnement en pétrole en 2024

Les prix du pétrole brut ont connu une augmentation d’environ 4% après l’attaque du Hamas, ce qui est une réaction typique alors que les marchés prennent en compte une « prime de peur » basée sur la perception d’un risque accru. Cependant, cette flambée des prix n’est pas substantielle et pourrait se dissiper si le marché pétrolier reste stable.

Deux facteurs géopolitiques pourraient avoir un impact sur l’approvisionnement en pétrole en 2024 et, par conséquent, sur l’élection présidentielle américaine. Tout d’abord, il y a eu des efforts de l’administration Biden pour négocier un accord révolutionnaire entre l’Arabie saoudite et Israël, impliquant la normalisation des relations et des concessions potentielles.

En retour, les États-Unis fourniraient des garanties de défense à l’Arabie saoudite, facilitant ainsi un accord avec Israël. Certains experts ont émis l’hypothèse qu’une partie de cet arrangement pourrait impliquer que l’Arabie saoudite augmente sa production de pétrole en 2024 pour aider à stabiliser les prix de l’essence aux États-Unis pendant la campagne de réélection de Biden. Cependant, le conflit pourrait maintenant compromettre cet accord israélo-saoudien et toute perspective d’augmentation de la production pétrolière saoudienne en 2024.

Pétrole iranien

Il y a eu des signes subtils d’un dégel dans les relations américano-iraniennes, y compris la récente libération par l’Iran de cinq otages américains en échange de fonds non gelés. Cela faisait peut-être partie de la stratégie de Biden visant à encourager ou à permettre davantage de pétrole iranien sur les marchés mondiaux afin de faire baisser les prix.

Néanmoins, tout soupçon d’implication iranienne dans l’aide apportée au Hamas dans son attaque contre Israël pourrait contraindre Biden à imposer des sanctions plus strictes à l’Iran, mettant fin aux gestes diplomatiques. « Les empreintes digitales de l’Iran sur les attaques pourraient réduire l’espace politique de la Maison Blanche pour poursuivre une telle clémence », ont déclaré les analystes de ClearView Energy Partners.

Impact sur le paysage politique américain

Le président Biden a été confronté à des défis liés à la forte inflation et à la flambée des prix de l’essence, qui ont atteint 5 $ le gallon en 2022. Il tient à maintenir les prix de l’essence aussi bas que possible tout en faisant campagne pour sa réélection, mais le conflit en Israël rend cette tâche plus difficile.

En outre, le parti républicain est actuellement aux prises avec des divisions internes, en particulier à la Chambre des représentants, où l’ancien président Kevin McCarthy a perdu son poste le 3 octobre en raison d’un vote de membres d’extrême droite. Ces divisions peuvent entraîner une fermeture du gouvernement lorsque les projets de loi de financement temporaires expirent le 17 novembre.

Cependant, une crise importante impliquant un proche allié des États-Unis, nécessitant potentiellement une action du Congrès, pourrait obliger les républicains à s’unir et à résoudre leurs problèmes de leadership. Ce sentiment d’urgence pourrait atténuer le risque d’une fermeture en novembre.

En outre, le conflit israélien pourrait créer une opportunité pour le Congrès d’approuver une aide supplémentaire pour l’Ukraine. La Russie, alliée de l’Iran, qui à son tour soutient le Hamas, l’ennemi d’Israël, pourrait faire face à une résistance politique accrue au Congrès. Certains membres pourraient hésiter à s’opposer à l’aide à l’Ukraine, car cela pourrait profiter indirectement à la Russie et à l’Iran.

Le monde semble être un endroit plus précaire à la suite des attaques inattendues du Hamas, perturbant une période de calme relatif au Moyen-Orient. Avec deux guerres majeures dans la sphère d’influence américaine et la Chine montrant son intérêt à envahir potentiellement Taïwan, les débats sur les dépenses de défense semblent soudainement moins prudents.

En conclusion, le conflit en cours au Moyen-Orient a le potentiel de se répercuter sur divers aspects de la politique américaine et de l’économie mondiale, de l’approvisionnement en pétrole à l’unité politique et aux relations internationales. Ses implications à long terme restent incertaines, mais méritent d’être observées de près dans les mois à venir.

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